Comment être sereine le jour J de l’accouchement ?
Dans notre société actuelle, il est ancré dans les croyances que l’accouchement est dangereux, risqué, (très) douloureux…
L’accouchement est médicalisé (certes, ça a permis de diminuer la mortalité infantile et maternelle depuis le moyen-âge…) et l’approche des naissances est plutôt interventionniste. Cela est en grande partie dû au fait que les équipes de maternité sont en sous-effectif quasi constant, ce qui ne leur permet pas d’être au plus près des besoins de la femme qui enfante ; ce qui leur impose d’intervenir pour accélérer une naissance par exemple, parce qu’une autre femme sur le point d’enfanter arrive et qu’il faut libérer la place, etc…
(à ce sujet, soutenez la pétition #1femme1sagefemme lancée par Anna Roy, sage-femme de l’émission La Maison des Maternelles)
Alors comment être sereine le jour J ? Comment reprendre les rênes pour être actrice de son accouchement avec son•sa partenaire ?
En se préparant, en s’informant, en découvrant la physiologie de la naissance, la sécurité et la normalité de ce processus, en connaissant les atouts à avoir dans sa manche et les écueils à éviter, en sachant les points d’appel qui doivent vous interpeller…
Ce qui vous permettra d’être libres… Libres de choisir, en conscience… Libres de refuser, en conscience…
Plus VOUS (= la maman ou le couple) saurez être autonomes, en confiance et en conscience sur le moment décisif qu’est le travail avant l’accouchement, mieux vous accoucherez. Le travail est le moment où beaucoup de choses se jouent. Comme une carte des possibles, un choix est une bifurcation vers une destination…
Si on part à la maternité à tel moment ou 1h plus tard, et c’est un tout autre accouchement qui peut en découler…
Si la sage-femme propose la péridurale ou si elle attend qu’elle la réclame…
Si le•la partenaire soutient, porte et supporte sa femme qui enfante ou s’iel est à la machine à café mettant à jour son profil sur les réseaux sociaux…
Si la femme qui enfante se sent en confiance, en intimité, respectée, libre de lâcher-prise et d’éteindre son cortex ou si elle se sent en stress, observée, évaluée, réfléchissant comment faire et sollicitée par des questions et autres remarques…
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises façons d’accoucher.
Avec péridurale ou sans péridurale…
A 4 pattes ou en position gynécologique…
Dans un hôpital de niveau 3, une petite maternité, une maison de naissance ou chez soi…
Par voie basse ou par césarienne…
Chaque façon d’accoucher, chaque territoire de naissance, comporte ses avantages et ses risques…
Ce qui compte, c’est l’information. L’information que VOUS avez entre les mains pour faire VOS choix et que votre accouchement vous corresponde.
Remarque : en cas de césarienne d’urgence, ce qui compte c’est aussi l’information. L’information de la justification médicale de l’urgence, pour que vous puissiez comprendre et accepter. La césarienne c’est aussi un enfantement.
Comment se préparer à l’accouchement ?
Il existe autant de façons de se préparer à l’accouchement que de façons d’accoucher !
D’ailleurs, commençons par le commencement :
Doit-on se préparer à accoucher ?
Normalement, NON !
« La femme a tout ce qu’il faut en elle pour enfanter son bébé et le placenta qui vient avec » Karine La, Quantik Mama
Cela signifie que physiologiquement le corps de la femme est parfaitement capable d’enfanter. L’accouchement est sécuritaire jusqu’à preuve du contraire.
Oui, MAIS :
Notre société a médicalisé l’accouchement.
A décrété qu’il s’agissait d’un événement dangereux jusqu’à preuve du contraire.
Est intervenue.
A mis les mains (littéralement !)
A-couché les femmes qui enfantent pour faciliter le travail de … l’accoucheur !
(Petit aparté : la mortalité périnatale a diminué non quand les accoucheurs ont commencé à s’occuper des enfantements mais quand ils ont commencé à se laver les mains… Au Québec, où beaucoup d’accouchements se font en maison de naissance ou à domicile, les statistiques des sages-femmes s’améliorent quand elles ont des pratiques hands-off… quand elles ne mettent pas les mains, quand elles laissent les femmes enfanter en toute liberté et autonomie sous leur propre autorité hormonale !)
(J’en reviens à mes moutons)
Et ces notions de médicalisations, de risques, d’accouchement couchée, sont bien ancrées dans la société.
donc, OUI, il faut se préparer à l’accouchement.
Pour déconstruire ces mythes, pour rétablir la vérité physiologique, pour reprendre confiance en son corps et en sa capacité d’enfanter son bébé et le placenta de manière sécuritaire.
Alors, comment se préparer à accoucher ?
( NB : toutes les façons de se préparer dont je vous parle ici sont complémentaires et ne se font pas concurrence 😊)
Chez la sage-femme, tout d’abord. En France, 7 séances de 45 min sont remboursées par l’Assurance Maladie pour aborder la grossesse, les risques liés au mode de vie, l’accouchement, le développement de l’enfant dans sa 1ère année, les répercussions sociales, familiales et conjuguales liées à l’arrivée de bébé, les signes d’alerte, la place du partenaire, les soins de la mère et du bébé après la naissance, l’allaitement, la césarienne, l’alimentation du nourrisson jusqu’à ses 18 mois, le sommeil de bébé, les pleurs de bébé, les maladies de bébé, les techniques de travail corporel pendant la grossesse…
(si, si j’vous jure, c’est le programme édicté par la Haute Autorité de Santé et nos courageuses sages-femmes doivent transmettre tout cela aux couples en 7 rdv de 45 min…)
Vous pouvez aussi y ajouter une préparation orientée hypnose, sophrologie, yoga, haptonomie, chant prénatal, préparation aquatique, etc… souvent proposée par les sages-femmes, parfois par d’autres intervenants spécialisés en périnatalité.
Le web regorge aujourd’hui de sources d’informations précieuses, je ne pourrai tout lister ici…
Les doulas sont une précieuse source d’informations et de soutien pour les couples, c’est un métier tout récent, en plein essor, ô combien magnifique !
Il y a aussi les kinés, spécialisé•e•s en périnatalité, qui proposent une préparation physique à l’accouchement.
Comme on le ferait pour la préparation des sportifs•ves, il s’agit de techniques corporelles :
- pour maintenir, voire améliorer, votre condition physique,
- pour apprivoiser le trio diaphragme-abdominaux-périnée indispensable à l’accouchement,
- pour prendre conscience de et assouplir votre périnée,
- pour travailler la compétence abdominale,
et de techniques de préparation mentale pour vous donner confiance en vous et vous booster !
💫 LE SAVOIR C’EST LE POUVOIR 💫
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